Secteur en hyper croissance depuis une dizaine d’année, le numérique est devenu indispensable à la réalisation de la majorité des tâches tant dans la vie professionnelle que personnelle.
D’apparence immatériel, on serait tenté de lui attribuer une bonne note écologique et de le considérer comme une des solutions au réchauffement climatique.
Bien que nécessaire dans la lutte contre le dérèglement climatique, il ne faut pas minimiser son impact, en effet, il est responsable d’environ 2,1% à 3,9% des émissions de gaz à effet de serre émis dans le monde chaque année.
Pour indication, ce chiffre, qui correspond aux émissions de l’aviation civil dans le monde, est amené à augmenter dans les années à venir du fait des progrès technologiques et de l’accroissement de notre utilisation du numérique.
A l’échelle de la France, le numérique est évalué à contribuer à hauteur de 2,5% de nos émissions de CO2 ce qui représente environ 10% de notre consommation électrique.
Un cadre national ambitieux pour la diminution de nos émissions de GES.
La France s’est engagée avec la loi « Énergie-Climat » de 2019 à baisser de 40 % ses émissions des gaz à effet de serre d’ici 2030 (par rapport aux émissions de 1990), et à atteindre la « neutralité carbone » en 2050.
Si une feuille de route très précise pour certain secteur a été dressée dans la Stratégie Nationale Bas Carbone il n’en est rien pour le numérique. La difficulté de cet exercice réside dans le fait que le numérique est présent dans tous les secteurs et calculer avec précision son impact dans les émissions de gaz à effet de serre reste parfois chose ardue.
Pour bien comprendre comment adresser les émissions de gaz à effet de serre du numérique, il est nécessaire de considérer l’ensemble du périmètre du numérique et de regarder l’ensemble du cycle de vie des éléments du périmètre.
Les composants de la technologie du numérique et leur impact en GES
Lorsqu’on parle de numérique, plusieurs choses peuvent nous venir en tête.
Par définition, la technologie du numérique fait référence aux outils électroniques ou aux systèmes automatiques conçus pour stocker et traiter des données.
En réalité, le numérique peut être considéré selon 3 aspects :
- Les équipements désignent l’ensemble des outils permettant aux données d’être échangées, visionnées, lues, traitées ou stockées. Télévision, téléphone, écrans, ordinateurs ou encore tablettes, routeurs, box, ventilateurs… sont autant de produit qui en font partis.
L’Ademe, conjointement avec l’Arcep a réalisé une étude et recensé 1169 millions d’équipement informatique en France dont 2 millions seulement pour des écrans annexes.
- Un data center (centre de données) désigne un lieu dans lequel est hébergé un nombre important d’équipements (serveur, équipement réseau, ordinateurs…) garantissant le bon fonctionnement des services numérique nécessaires à l’activité de l’entreprise.
La même étude de l’Ademe a comptabilisé 880 000 m2 de centre de données en France
- Les réseaux désignent un ensemble de lignes et/ou de voies de communication qui desservent une même unité géographique. On distingue deux types de réseaux : le réseau fixe (fibre par exemple) et le réseau mobile (4G, Wifi).
Si on considère l’empreinte du numérique, la répartition entre ces 3 aspects est la suivante :
Chacun de ces trois éléments constitue une brique indispensable du numérique et a un impact environnemental, social et sociétal.
Pour bien comprendre les impacts du numérique, il est indispensable de regarder le cycle de vie de ces éléments.
Par définition, le cycle de vie comprend l’ensemble des phases par lesquelles va passer un produit ou service, de sa conception à sa fin de vie :
Appliqué au numérique, la phase de fabrication des équipements (terminaux/équipements, serveurs, box,…) représente 78 % du total des émissions de CO2e alors que la phase d’utilisation en représente 21 %.
Le challenge pour les entreprises est donc de comprendre le fonctionnement du numérique, son cycle de vie et d’identifier les outils et actions potentielles pour aller vers une transition pour un numérique plus responsable tout en conservant une performance numérique optimale pour travailler/ fournir un service.
Chez Kern Consulting, nous avons déjà travaillé sur la thématique du numérique en entreprise et plus particulièrement au sein d’une DSI d’un grand assureur français. Mettre en place une stratégie de numérique responsable reste un enjeu crucial pour les entreprises et plusieurs bonnes pratiques peuvent être envisagées en parallèle d’un travail de fond avec les équipes pour implémenter des bonnes pratiques du Green IT.