Nous y sommes !
Les premiers appels d’offres liés à la refonte de la Protection Sociale Complémentaire (PSC) de la Fonction Publique vont enfin sortir.
C’est (bientôt) la fin de longs mois d’attente pour l’ensemble des acteurs de la protection sociale. Pour certains, une opportunité unique de croissance auprès d’une population de plus de 5 millions d’assurés… pour d’autres, acteurs affinitaires historiques, le début d’un questionnement existentiel.
Qui dispose des meilleurs atouts ?
Acteurs historiques affinitaires ou grands acteurs du collectif ?
La tentation du « copier / coller » est forte : voir dans la PSC une simple gestion de « grands comptes collectifs », voilà qui a tout d’une bonne recette ! Mais les apparences sont trompeuses. Si cette gestion « s’apparente » à du collectif, elle ne sera que très difficilement transposable, tant les caractéristiques sont différentes.
Il est fondamental d’aborder ces dispositifs pour ce qu’ils sont : uniques et véritablement spécifiques.
Nous pouvons noter, entre autres :
– des volumes très importants de plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’assurés et de nouveaux cas de gestion à prendre en compte,
– la complexité des modalités de calcul et de suivi des cotisations,
– des systèmes d’information RH ministères à adapter, sans compter le besoin d’accompagnement des ressources humaines peu acculturées à la protection sociale.
Expert des systèmes d’information dans la gestion du Collectif, Alain Huchard, souligne que « Nous allons être bien loin de projets classiques d’intégration de portefeuille comme nous pouvons habituellement en voir chez les assureurs traditionnels du collectif ou chez les délégataires de gestion. Quel que soit l’acteur retenu, il faudra du temps pour mettre en place les processus de gestion souhaités par les fonctions publiques. A ce titre, la perspective d’une prise d’effet des nouveaux contrats avec de nombreux ressortissants au 1er janvier 2024 semble maintenant de plus en plus improbable».
Connaissance de ce type de contrats et assise financière, avanceront les acteurs traditionnels du collectif. Connaissance fine de la gestion de ces populations et de leurs spécificités, répondront les acteurs affinitaires.
Dans le détail, pour les acteurs affinitaires, la PSC cache en réalité un double enjeu : répondre à l’équation économique et transformer leur chaîne de valeur de l’assurance individuelle. Seuls les acteurs ayant fait leur mue suffisamment tôt seront en mesure d’apporter une proposition de valeur crédible et robuste aux ministères et leurs agents. Ceux-là bénéficieront des atouts nécessaires pour la mise en place du contrat et la gestion des spécificités.
Enfin, pour les décideurs publics, le choix n’est pas neutre :
– Comment intégrer les leçons tirées des derniers référencements ?
– Comment positionner les enjeux économiques entre moins disant, et mieux disant ?
– Comment mobiliser les RH et sécuriser la bonne exécution de cette avancée sociale ?
Dans ce contexte si particulier, tout le monde a des arguments mais, in fine, la victoire reviendra aux acteurs les mieux préparés et les plus agiles pour construire des dispositifs sur mesure.
John-John Ili, associé Kern Consulting